Australie, de nos jours. Une étrange épidémie se répand comme un feu de poudre : après des symptômes assez banals, les personnes atteintes se mettent à avoir les yeux rouge et... à comprendre les animaux qui les entourent. Ce n'est pas tant qu'on les entend, leur langage n'étant pas traduit en "humain", mais chaque sens est mobilisé pour rendre la communication possible : toucher, odorat, vue, une ondulation du poil, une puanteur soudaine, une sensation d’écœurement... Pas aussi folichonne qu'elle en a l'air, cette faculté soudaine met le pays sens dessus-dessous, les contaminés ayant tendance à devenir fous.
Au zoo dans lequel travaille Jean, on met en place tous les protocoles pour limiter les dégâts, mais la maladie prend place aussi, se mêlant aux histoires familiales de cette femme à part, dont le fils depuis longtemps déserteur revient dans l'idée d'amener sa petite fille 6 ans dans le sud pour communier avec les baleines...
Cette fable écologique de l'Australienne Laura Jean McKay n'est vraiment pas comme les autres. A la croisée de l'anticipation, du fantastique et du road-trip, c'est un roman qui nous fait voir les relations inter-espèces sous un angle inédit. Le propos est servi par des personnages hauts en couleur, en particulier la protagoniste Jean, grand-mère décalée et alcoolique, dont le terre-à-terrisme se dispute à l'amour fou et inconditionnel pour sa petite-fille. On rit beaucoup, on pleure un peu, et on est souvent pris entre terreur et dégoût. Mais surtout, avec ce livre, on réfléchit. Et ça fait du bien...