La Mésopotamie ancienne est riche d’une histoire de trois millénaires, de l’invention de l’écriture (3300-3200 avant notre ère) jusqu’à la prise de Babylone par les Perses (539 avant notre ère). Au sein de cette période d’une ampleur stupéfiante, l’Empire babylonien a relativement peu duré : 87 ans seulement (626-539 avant notre ère), contre 135 ans pour l’Empire assyrien dont il prend la suite. Construction éphémère, mais fascinante, puisqu’elle nous a laissé le souvenir de ses splendeurs (des « jardins suspendus » de Babylone à la mythique tour de Babel) comme de sa violence (destruction du temple de Salomon et déportations des Juifs à Babylone).
Josette Elayi, historienne spécialiste de la Phénicie et de la Mésopotamie antique, place un formidable coup de projecteur sur une période qui peut sembler lointaine ou obscure. Nul besoin de connaissances antérieures sur la Mésopotamie, puisque le premier tiers de l’ouvrage est consacré à la Mésopotamie avant l’Empire babylonien. Les deux derniers tiers suivent un parcours essentiellement chronologique, guidé par l’histoire politique tourmentée de la région, et les portraits de ses grands rois : rois conquérants, étendant la domination babylonienne et écrasant sans pitié les révoltes de leurs vassaux ; rois bâtisseurs, reconstruisant pieusement les temples à l’identique et coordonnant d’immenses travaux d’irrigation pour mettre en culture les plaines arides de Mésopotamie ; rois pieux, respectueux des temples et des dieux traditionnels de Babylone, ou rois hérétiques, tel Nabonide, promouvant le culte d’une divinité lunaire suprême. Tout un monde revit sous la plume de l’historienne.